THIS IS TOMMY TREES
Publié le : 08/04/2025, par : Alex Courbat | Photographie : Joseph Ironmonger
La course a toujours fait partie de l’ADN de Tommy, mais son parcours n’a pas toujours été fluide. En tant que nouvel ambassadeur de Sports Direct, il nous a raconté son rêve olympique, la quête de sens qui l’a transformé, et comment il s’est réinventé en tant que coach.
Dans la famille Trees, le running est une affaire de sang. Tommy n’a même pas encore 30 ans, et pourtant, cela fait presque deux décennies qu’il vit pour ce sport. Fils de Mike Trees, coach de course à pied et triathlète reconnu, Tommy participait déjà à des 5 km alors que la plupart des enfants de son âge apprenaient encore à faire leurs lacets.
Mais son parcours n’a pas été un long fleuve tranquille. Très tôt, il est déterminé à suivre les traces de son père et à devenir triathlète professionnel, avec un objectif en tête : participer aux Jeux Olympiques. Tout change lorsqu’il rejoint l’Université de Leeds et s’entraîne aux côtés de certains des meilleurs athlètes du monde : Alex Yee et Alistair Brownlee. Vous ne les connaissez pas ? Ensemble, ils ont remporté les trois dernières médailles d’or olympiques en triathlon – rien que ça !
« Pour moi, c’était les Jeux ou rien », admet Tommy. « Mais en voyant Alex et Alistair, j’ai compris qu’ils étaient sur une autre planète. » Ce fut un coup dur à encaisser. Pendant des années, Tommy s’était construit autour de ce rêve olympique, et soudain, il lui échappait. « Quand j’ai réalisé que ça n’arriverait pas, j’ai tout arrêté. »
Il s’est alors accordé une pause de trois ans. Par fierté, il est même allé jusqu’à se convaincre qu’il n’avait jamais aimé courir. « Je me répétais que je n’avais jamais apprécié ça. Pendant un moment, je me suis persuadé qu’on m’y avait forcé, que ça n’avait jamais été un vrai plaisir. » Et pour ne rien arranger, une douleur persistante au genou venait nourrir sa frustration. Même si les médecins ne trouvaient rien, la gêne restait là, et Tommy se sentait de plus en plus déconnecté de l’athlète qu’il avait été. « J’étais habitué à être le plus rapide, et quand j’ai vu que je n’arrivais plus à suivre, je l’ai mal vécu. Au lieu de ralentir, j’ai tout arrêté. »
« Je courais déjà des semi-marathons à 12 ans », confie-t-il. « C’est quelque chose qui a toujours fait partie de ma vie. Et même à 30 ou 40 ans, je ne me vois pas vivre sans ça. »
Mais pendant le premier confinement lié au Covid, un déclic s’est produit. « J’ai réalisé que la course n’était pas qu’une question de compétition – c’était aussi une source de bien-être. Ça fait partie de ce qui me rend heureux. » Au même moment, avec les salles de sport fermées et tout le monde cherchant des moyens de rester actif en extérieur, la course a connu un regain de popularité. « Tous mes potes s’y mettaient, et je me suis dit : ‘Il y a clairement quelque chose à faire ici.’ » Tommy repère alors une opportunité dans le coaching en ligne, et en 2020, il décide de transformer sa passion en carrière en devenant coach à distance.
Aujourd’hui, sa philosophie de coaching repose sur l’idée que l’essentiel, c’est le chemin parcouru – pas juste la ligne d’arrivée. « Je rappelle toujours à mes clients qu’ils ne sont pas des pros – c’est censé être fun ! Vous payez pour participer aux courses, alors profitez du processus », insiste-t-il.
Et pour Tommy lui-même ? La course est devenue une forme de méditation. Avec les Rolling Stones, Led Zeppelin ou encore les Foo Fighters dans les oreilles, il trouve son rythme et fait le vide. « C’est mon moment à moi pour déconnecter. Je cours deux fois par jour, souvent seul. Ce sont ces une à deux heures pendant lesquelles je peux oublier tout le reste et juste être en paix. »
Mais même si sa relation avec la course a évolué au fil du temps, il y a une chose à laquelle Tommy n’a jamais pu échapper : son esprit de compétition. Peu après avoir renoué avec la course, il se fixe un nouvel objectif : courir un marathon en moins de 2h30. « Dès que je m’y suis remis, je me suis dit que je voulais passer sous les 2h30. En décembre, j’ai couru 2:29:41. J’ai battu mon objectif de 19 secondes après 11 marathons d’entraînement. Ce moment à Valence, c’était le plus beau de ma vie. » Mais Tommy ne s’arrête pas là. Son prochain défi ? Passer sous les 2h20 dans les quatre prochaines années. Les objectifs changent, mais la motivation, elle, reste intacte.
De jeune coureur rêvant des JO à coach accompli, le parcours de Tommy est une histoire de prises de conscience et de progression. Il a compris que courir, ce n’est pas simplement franchir une ligne d’arrivée – c’est apprécier chaque foulée, se redécouvrir, et se fixer sans cesse de nouveaux défis. Et s’il y a bien une chose dont il est sûr, c’est qu’il ne cessera jamais de courir vers la prochaine grande aventure.