Barry Mullin

THIS IS BARRY MULLIN

Publié le : 08/04/2025, par : Alex Courbat | Photographie : Joseph Ironmonger

Le parcours de Barry vers le running n’a pas été un long fleuve tranquille – et c’est justement ce qui fait de lui un coach aussi unique aujourd’hui. En tant que nouvel Ambassadeur Running de Sports Direct, nous avons échangé avec lui sur ses débuts, sa résilience face à une maladie cardiaque, et sa reconversion en coach sportif.

Les premiers pas de Barry dans la course à pied n’étaient pas vraiment prémédités. Tout a commencé par un défi. Il avait 19 ans lorsqu’il s’est inscrit à son premier marathon, sans vraiment savoir dans quoi il s’engageait. « Je l’ai fait pour le fun », raconte-t-il en riant. Comme beaucoup de marathoniens débutants, il a ensuite voulu s’améliorer – et s’est donc relancé l’année suivante. « Je ne savais toujours pas trop ce que je faisais, mais c’est là que j’ai commencé à tomber amoureux de la course », confie-t-il.

Mais au moment où tout semblait enfin se mettre en place, la vie lui a joué un tour. Au début de la vingtaine, Barry est diagnostiqué avec une maladie cardiaque et doit se faire poser un pacemaker. Du jour au lendemain, il est contraint d’arrêter toute activité physique pendant un an. « Ça a été un choc énorme », se souvient-il. « Un jour je courais et je faisais du sport, et le lendemain, je ne pouvais plus rien faire. » Une période difficile, mais qui allait finalement poser les bases du coureur qu’il allait devenir.

Une fois le feu vert médical obtenu pour reprendre une activité, Barry ne perd pas une seconde. Il revient immédiatement vers le sport qui lui semble le plus sûr : la course à pied. « Pas de contact, peu de barrières – c’était le moyen le plus simple de reprendre en douceur », explique-t-il. Après des mois de récupération, il ressort ses baskets. Reprendre n’avait rien à voir avec retrouver son ancien niveau ; il s’agissait de repartir à zéro, et surtout, de retrouver confiance.

« C’est facile de se décourager quand on se compare aux autres coureurs »

Au fil de son parcours, Barry a tiré une leçon essentielle. « Il m’a fallu beaucoup de temps pour retrouver confiance en moi », confie-t-il. « C’est facile de se décourager quand on se compare aux autres coureurs, mais j’ai veillé à ne courir que contre une seule personne : l’ancienne version de moi-même. Je savais que ma situation était particulière, et je n’étais pas pressé. Je me suis concentré sur ce que j’étais capable de faire à ce moment-là, et à partir de là, la confiance est revenue. C’est vraiment cet état d’esprit qui m’a permis de progresser. »

À mesure que Barry retrouvait confiance, il a réalisé qu’il voulait, lui aussi, aider d’autres personnes à découvrir le plaisir de courir. Il y a environ un an et demi, il s’est donc lancé dans le coaching en ligne, combinant sa passion pour le sport avec un vrai talent pour transmettre. « Tout a commencé quand on a commencé à me demander si je faisais du coaching », se souvient-il. « Alors je me suis dit : pourquoi pas ? »

Au début, il ne savait pas trop comment s’y prendre. « Mais une fois que j’ai vraiment appris à connaître mes clients – leurs objectifs, leurs blocages – j’ai compris que je pouvais vraiment leur être utile », explique-t-il. Aujourd’hui, Barry accompagne des coureurs de tous niveaux, que ce soit pour préparer un marathon ou pour surmonter des freins mentaux.

Un des piliers de la philosophie de coaching de Barry, c’est l’équilibre. « La vie prend souvent le dessus – entre le travail, la famille, tout peut arriver », explique-t-il. « Je dis toujours à mes clients que ce n’est pas grave de rater une séance. Pas besoin de stresser avec le plan. Si quelque chose se passe, reprenez là où vous vous êtes arrêtés. » La flexibilité est essentielle. « Chaque coureur a sa propre histoire, ses propres besoins », précise-t-il. « Ce qui marche pour l’un ne fonctionnera pas forcément pour l’autre. En tant que coach, mon rôle est de m’adapter et de trouver ce qui fonctionne le mieux pour chacun. » Cette approche personnalisée, pragmatique et bienveillante, c’est ce qui rend son accompagnement si efficace.

Mais au final, il n’y a qu’une seule chose qui compte vraiment pour Barry : « Je pose toujours cette question : “Est-ce que tu as donné le meilleur de toi aujourd’hui ?” C’est ça, le plus important », dit-il. Et quand il s’agit de marathons, son conseil est simple : savourez l’expérience. « Un marathon, ce n’est pas juste franchir la ligne d’arrivée. C’est vivre pleinement chaque moment, surtout si c’est votre premier. » Et on peut lui faire confiance. Sa course préférée, le Marathon de Belfast en 2022, n’a pas été la plus rapide, mais c’est celle qui lui a laissé les meilleurs souvenirs. « C’était le premier après la pose de mon pacemaker, et ce n’était pas mon meilleur chrono, mais c’est la plus belle course que j’aie jamais faite », sourit-il. « Je m’étais bien préparé, j’ai savouré chaque foulée, et j’ai terminé fort. »

Et la suite ? Barry vise toujours plus haut. Son objectif ultime ? Passer sous la barre des trois heures au marathon. « J’ai frôlé les 3 heures – 3:03 puis 3:02 », raconte-t-il. « Je sais que je peux y arriver. Ce n’est qu’une question de temps. » Mais à chaque étape, Barry reste fidèle à l’état d’esprit qui l’a toujours porté : courir, c’est savourer le chemin, être patient avec soi-même, et viser à chaque fois une meilleure version de soi. Gardez un œil sur ses conseils – vous comprendrez très vite pourquoi.